mardi 20 avril 2010

Les combustibles, Amélie Nothomb

Un professeur de littérature, son assistant et une étudiante sont réfugiés dans le salon de l'appartement du professeur alors que la guerre et l'hiver sévissent dans la ville. C'est le second hiver que la guerre s'acharne sur ces vies. Les ressources sont épuisées, il n'y a plus de combustible pour mettre dans le poêle. Plus rien, à part la bibliothèque, remplie de livres, au fond de la pièce. Pour survivre, se pose alors la question de l'autodafé. Oui, mais quel livre brûler en premier et quel livre garder encore un peu?
Quel livre vaut plus qu'un instant de chaleur?


Dans cette courte pièce de théâtre aux décors et personnages minimalistes, Amélie Nothomb pose la question de la valeur des livres et des conséquences de la guerre et du froid sur la vie des êtres humains, sur leur humanité même. Les Combustibles est une pièce extrêmement saisissante à laquelle le lecteur reste accroché tout au long de la lecture et bien après encore. Le style très direct et le rythme effréné font de la lecture de cette œuvre une expérience haletante.

De plus, le combat qui se crée entre les personnages pour choisir le prochain livre qui délivrera de la chaleur illustre l'une des plus grandes questions de la littérature et celle qui m'a toujours personnellement touchée: qui a le droit de décider de la valeur universelle d'un livre? Celle-ci ne devrait-elle pas rester personnelle? Ne voit-on pas en observant ces personnages que chacun aime les livres à sa façon, pour différentes raisons et que celles-ci devraient toutes être valables?

Seulement, nous vivons dans un monde où il faut toujours imposer ses choix, toujours hiérarchiser mais peut-être que, pour une fois, ce combat entre la littérature de la réflexion et de l'analyse et celle du plaisir, de l'évasion ne devrait pas trouver de vainqueur...

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