Un roman français est une subtile alternance entre les passages de sa détention et la redécouverte de ses souvenirs d'enfance qu'il clamait avoir totalement oublié.
« Tout le monde pense que j'ai raconté souvent ma vie alors que je viens juste de commencer. J'aimerais qu'on lise ce livre comme si c'était mon premier.» (p269)
Dans cette autobiographie, récompensée par le prix Renaudot 2009, Frédéric Beigbeder parle de son père riche bourgeois accaparé par le travail, de sa mère aristocrate peu aisée qui évolue au grès de ses coups de foudre et de son frère, éternel concurrent dont la vie l'a éloignée. Un roman français évoque également Chloé, la fille de Beigbeder et son rôle de père divorcé. Par un mélange de passé et de présent, l'auteur essaye alors de réfléchir sur son avenir et sur ce pourquoi il aime consommer les interdits.
L'enjeu à la lecture de ce livre était grand: allais-je continuer à percevoir cet homme, l'auteur, comme le grand bourgeois arrogant et provocateur de la télévision ou allais-je découvrir derrière ce personnage un écrivain touchant et talentueux? La première solution fut souvent privilégiée au fil des pages où si petit à petit je me prenais de sympathie pour cet homme, il arrivait à me décevoir 3 ou 4 pages plus loin par son argot et son égocentrisme. Cependant, à l'heure où je tourne la dernière page de ce livre, je ressens un profond apaisement. Le succès de ce livre est mérité, il ne résulte pas uniquement du pouvoir médiatique d'un jet setteur qui prend de la coke sur un capot de voiture, mais d'un homme qui pour la première fois se révèle sous un nouveau jour, celui d'un père à l'enfance non difficile mais perturbante et qui peut expliquer nombre de ses travers.
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