Si la première partie de ce nouvel Harlan Coben manque un peu de contenu et de rythme, la patience du lecteur va être récompensée dans la seconde. Cette seconde partie est, en effet, bien écrite et extrêmement bien pensée. On y retrouve tout le talent d'Harlan Coben: son originalité, son goût du détail et son humour. Si cet humour était en surcharge dans Peur noire, il est cette fois bien dosé et permet au lecteur de l'apprécier d'autant plus que l'histoire policière qu'il sert à pimenter est bien ficelée.
Dans Sans laisser d'adresse, Harlan Coben aborde encore une fois de nombreux thèmes délicats tels que le terrorisme et la manipulation génétique à partir des cellules souches récupérées dans le cordon ombilical d'un nouveau né. En choisissant de parler d'une technique peu connue de récupération de cellules souches, l'auteur évite ainsi le débat éthique sur l'embryon et le côté meurtrier ou non de son utilisation à des vues scientifiques voire thérapeutiques. Sans laisser d'adresse veut ainsi explorer une autre dimension de la manipulation génétique en poussant le lecteur à réfléchir à l'ensemble des usages néfastes qui pourraient être faits à partir des cellules souches.
Cette nouvelle page dans la vie de Myron Bolitar réussit à garder tout l'intérêt du lecteur et même à le renforcer. Ainsi, Harlan Coben a retrouvé le savoir-faire qui lui a valu tant de succès à savoir un savant mélange entre originalité, suspense, réflexion et humour.